Voici les caractéristiques les plus fortes de l’hypersensibilité, désignées sous l’acronyme DOES (« fait » en français), telles qu’elles ont été identifiées en 2012 par la psychologue et chercheuse américaine Elaine Aron, pionnière sur le sujet.
D (Depth of processing) : Traitement en profondeur des informations
Nous réfléchissons beaucoup (beaucoup, beaucoup...), certains diront même « Je pense trop ». Notre mental est actif, bavard, agité…Nous avons un grand besoin de comprendre les choses, de leur donner du sens. Des études menées distinctement par Elaine Aron, Jadzia Jagiellowicz ou encore Bianca Acevedo (chercheuses), montrent et confirment que les personnes hypersensibles « mobilisent davantage les parties de leur cerveau servant au traitement « approfondi » ou plus complexe. » »* Les informations que notre cerveau reçoit sont particulièrement analysées, disséquées, passées à la loupe... Difficile de ce fait de prendre rapidement des décisions (toutes les possibilités sont étudiées), qui plus est quand on est perfectionniste et que la peur de nous tromper nous tenaille ...
O (Overstimulated) : Surstimulation
Nous ressentons et réagissons plus intensément aux stimuli internes (sensations, pensées, émotions…) et à ceux de notre environnement (bruit, lumières, odeurs, interactions sociales… Notre système nerveux est en effet très réactif, ce qui a pour conséquence de nous saturer, nous fatiguer mentalement et physiquement bien plus vite que d’autres.
E (Emotionally responsive and Empathy) : Réceptivité émotionnelle/Empathie
Nous vivons nos émotions puissance 10. Nous les recevons de plein fouet. Elles sont décuplées, à vif et nous accompagnent durablement. Ce qui est vécu comme anodin chez d'autres personnes peut prendre des proportions cataclysmiques chez les hypersensibles. Vous voyez de quoi je parle... Voilà pourquoi nous prenons tant les choses à coeur...
Nous sommes par ailleurs dotés d'une grande capacité à nous mettre à la place des autres, à percevoir avec intensité et profondeur leurs états d’âme, leur climat intérieur, sans même qu’ils les expriment verbalement. Des études neuroscientifiques* ont mis en évidence une activation plus élevée de ce que l'on appelle les neurones miroirs dans notre cerveau. Ces neurones sont notamment sollicités dans l’apprentissage par imitation mais aussi dans le décryptage et la compréhension des émotions et intentions des autres. Ce qui explique cette tendance à absorber malgré nous les émotions de celles et ceux qui nous entourent, qu’elles soient positives ou négatives. Le terme d‘'éponge émotionnelle’ vous dit quelque chose ? Nous ressentons puissamment leur joie (ce qui est plaisant), mais également leur peine, leur douleur, leur, stress, comme s’ils étaient nôtres (plus difficile à vivre, évidemment...). Ce qui peut être épuisant.
S (Sensitive to subtle stimuli) : Sensibilité aux stimuli subtils
Nous percevons avec facilité les subtilités de notre environnement. Nous repérons un mot, une mimique, un regard, une intonation, un silence, un changement physique, une couleur, une odeur, une ambiance parfois imperceptibles pour d’autres. Des recherches* consacrées à l'activation du cerveau confirment ces faits.
Un 5ème critère : la sensibilité avantageuse
Découvert par le chercheur britannique Michael Pluess, ce point s'ajoute désormais aux quatre autres et souligne la capacité des âmes hautement sensibles à apprécier et profiter plus que quiconque des moments positifs et des évènements agréables de l'existence..
*Mon enfant hypersensible, Elaine Aron (Leduc.s Pratique)
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